Je recrute. Et pour la première fois, c'est pour de vrai !

Les autres fois, c'étaient des mouvements internes : une personne déjà embauchée par la boite, il y a longtemps. Un impact pour l'équipe, mais je ne portais pas la responsabilité de faire rentrer quelqu'un de manière quasi-définitive... 

Cela me rappelle mon propre recrutement. La RH qui m'avait accueilli s'appelait Mme Barevenu : un nom prédestiné. Peu de temps après j'avais à nouveau eu affaire à elle, pour un prestataire qui avait posé sa candidature. Le gars, qui travaillait avec moi depuis près d'un an, avait un profil particulier que je ne saurais décrire moi même très précisément. Mme Barevenu m'avait appelée peu de temps après l'entretien qu'elle avait eu avec lui. Elle m'avait lu la fiche issue de l'entretien d'une heure : en 10 lignes, une description ciselée et parfaite. Même les aspects de personnalité qu'il m'avait fallu du temps à découvrir étaient là... J'en ai conçu une admiration sans borne pour nos recruteurs...

Cette fois-ci, la fiche du recruteur n'est ni précise, ni très compréhensible. La conclusion en revanche n'est pas très favorable. Comme il s'agit d'un prestataire qui est recommandé par la personne pour qui il travaille, je le reçois tout de même. Imprévisible, comme d'habitude, mon N+2 s'invite. Ca me va plutôt bien : j'ai à apprendre.

A la fin de l'entretien, pendant le debriefing, mon N+2 lâche : "tu parles trop". 

"Tu parles trop, tu comprends, si tu décris trop le poste, ça permet au candidat de se réajuster. Il faut le laisser venir".

C'est vrai. Je l'ai déjà constaté. Le candidat "se réajuste" parfois. Pourtant, je décris toujours le poste en fin d'entretien. Je suis une opérationnelle : je souhaite que la personne vienne en connaissance de cause, qu'il sache précisément pour quoi il signe. Je préfère le réajustement avant que le réajustement après. Dans mon monde à moi, c'est le recruteur RH qui laisse venir... On verra. Tout conseil est bon à entendre.